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La fin du nerf
27 janvier 2012

Tectonique Usuelle

Les résidus de l'incinération disparaissaient lentement dans les canalisations, la mère abusive se frottait les mains et le corbeau, comme à son habitude, perché sur son poteau, guettait le moindre cadavre de petit mammifère dont il pourrait se délecter.

Les choses revenaient à la normale.

Sauf si on se prenait à considérer cette grosse pierre plate, dont l'inclinaison avait changé lors des événements.

On a souvent devisé sur les conséquences d'un battement d'aile de papillon, mais on a toujours mésestimé celles d'un déplacement de caillou.

L'abri que cette famille de campagnoles croyait sûr. L'entrepôt relai de cette colonie de fourmis. La base arrière de ces frelons en campagne. Que de populations déplacées, que de stocks perdus, que de conquêtes anéanties.

Le monde continuait de tourner, oui. Et ses habitants continuaient d'ignorer les déplacements de cailloux, comme ces enfants sur les manèges qui feignent d'ignorer qu'ils vont s'avilir un jour.

Charlotte "Première" de Corday

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Commentaires
P
Chère Charlotte, <br /> <br /> Vous lire ce matin m'a bouleversé. En effet, quelle émotion lorsque vous évoquez, avec pudeur et en même temps une précision quasi-chirurgicale le déplacement des cailloux! Je me suis moi même penchée sur ce sujet à de nombreuses reprises, notamment dans un article intitulé "Pourquoi les pierres bougent peu" qui n'a pas eu, me semble-t-il, l'écho qu'il méritait. C'est ainsi que je ne peux qu'applaudir votre choix courageux.<br /> <br /> Professeur Pantoufle
La fin du nerf
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